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Festivals 2024 et Jeux olympiques : la circulaire de la concorde ?

19/12/2022
Théâtre de l’Archevêché, Festival d’Aix-en-Provence © Vincent Beaume

Depuis l’intervention de Gérald Darmanin au Sénat le 25 octobre dernier, laissant entendre que tous les festivals de l’été 2024 pourraient être annulés en raison de l’importance des dispositifs de sécurité nécessaires à la tenue des Jeux olympiques, le gouvernement était resté silencieux. Un mois et demi de temporisation, qui avait suscité une profonde inquiétude chez tous les acteurs de ces événements culturels estivaux, qui se remettent tout juste des annulations liées à la pandémie. Le 9 décembre, à l’occasion du Festival Trans Musicales qui se tenait à Rennes, des associations d’élus et d’organisations professionnelles avaient lancé un appel au gouvernement sous le slogan « Pour une fête sportive et culturelle, à Paris comme dans les territoires ». Demandant de ne pas mettre en concurrence le sport et la culture d’une part, la capitale et les régions d’une autre, les membres du collectif réclamaient une véritable concertation au sein du gouvernement « pour éviter un désert culturel durant l’été 2024 ».

Trois jours après cette demande émanant des acteurs du spectacle vivant, Gérald Darmanin, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, et la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudea-Castera, ont annoncé avoir adressé aux préfets une circulaire clarifiant la situation. Premier élément important : le calendrier. L’été se divisera en quatre phases, comportant chacune « des exigences particulières en matière de sécurité ». Si de l’ouverture du village olympique jusqu’à la fin des Jeux (du 18 juillet au 11 août) et durant les paralympiques (du 24 août au 8 septembre), aucun événement « nécessitant l’engagement d’Unités de forces mobiles » (c’est-à-dire les escadrons de gendarmerie mobile et les CRS) ne pourra avoir lieu, la période précédant l’événement sportif (du début de l’été jusqu’au 17 juillet) et celle entre les Jeux olympiques et paralympiques ne font l’objet que de peu de restrictions. Par ailleurs, durant la période effective des Jeux, les événements « habituellement sécurisés par des forces départementales ou locales » pourront se dérouler normalement s’ils nécessitent « un usage modéré des forces » ; leur tenue se décidera « en dialogue avec les collectivités territoriales ». Durant les paralympiques, les rassemblements de moindre ampleur pourront avoir lieu s’ils « envisag[ent] des aménagements pour limiter l’usage des forces de sécurité », et concernant les événements d’envergure, des dérogations pourront être accordées « au cas par cas ».

Nous sommes donc loin de l’annulation complète de tous les événements culturels durant les trois mois d’été, comme l’avait suggéré le ministre de l’Intérieur dans un premier temps. Concernant les festivals de musique classique, la très grande majorité d’entre eux ne devrait pas être inquiétée, car ils font partie des événements dont la sécurité est gérée localement. Le communiqué explique par ailleurs que des concertations sont en cours avec les organisateurs des grandes manifestations qui nécessitent ces fameuses « Unités de forces mobiles » et dont les dates seraient incompatibles avec le calendrier défini par le gouvernement, assurant que dans la majorité des cas, des solutions ont déjà été trouvées. Le 24 janvier, le Sénat doit examiner un projet de loi relatif à la sécurité des Jeux olympiques, qui devrait éclaircir au moins partiellement les dernières zones d’ombres. Il ne reste plus qu’à espérer que les préfets ne profiteront pas des « dans un usage modéré », « au cas par cas » et autres formulations peu précises pour se montrer plus frileux que demandé…

ROXANE BORDE

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