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« Opera for Peace » : diplomatie lyrique à Paris

21/04/2023
Nanami Yoneda et Ailyn Pérez. © Fabrizio Sansoni

Originaires du monde entier, les treize chanteurs de l’Académie « Opera for Peace » ont travaillé, du 13 au 20 avril, avec cinq artistes chevronnés :  les sopranos Sumi Jo et Ailyn Pérez, le ténor Brian Jagde, et les barytons Etienne Dupuis et Thomas Hampson. L’objectif : « Créer des liens entre les nations et dépasser nos différences grâce à l’opéra ». Un programme ambitieux, voué à se réaliser concrètement à travers le développement d’un réseau de jeunes ambassadeurs qui, à l’avenir, « œuvreraient pour l’unité en influençant leurs sociétés ainsi que les générations futures », explique le communiqué.

Après une première édition à Rome, en 2022, l’Académie s’est établie cette année dans la capitale française. Une ville que connaît bien la co-fondatrice et directrice de l’événement, Julia Lagahuzère, puisqu’elle a travaillé à l’Opéra National de Paris pendant cinq ans. C’est d’ailleurs grâce à cette expérience qu’elle a eu l’idée de créer l’Académie : « Ce projet est né, car je voyais de nombreux chanteurs talentueux et motivés qui échouaient à faire carrière en raison du contexte peu favorable dans lequel ils évoluaient, des difficultés que connaissaient leurs pays, et d’un manque des codes du milieu ainsi que du soutien nécessaire. Je suis persuadée que l’opéra n’est vivant que s’il est ouvert au monde, accessible à tous, et s’il est un moteur d’inclusion sociale. Nous proposons donc à ces chanteurs émergents de se perfectionner auprès des plus grands, d’acquérir davantage d’autonomie et de développer un véritable sentiment d’appartenance à une communauté qui partage des valeurs communes, valeurs qu’ils pourront ensuite transmettre à leur tour. Ces artistes deviendront des artistes citoyens et de véritables leaders culturels ».

Parmi les treize jeunes chanteurs, certains sont originaires de pays où leurs droits sont directement menacés, précise le communiqué : la soprano Forooz Razavi vient d’Iran, où les femmes doivent se battre pour pouvoir chanter, et le baryton-basse ukrainien Ihor Mostovoi ainsi que le baryton arménien Gagik Vardanyan connaissent la guerre. « Tous les participants ont exprimé leur désir de devenir des ambassadeurs de leur art et de la paix, à travers leur talent, leur travail et leurs intérêts », indiquent les organisateurs de l’événement.

Cette académie est financée grâce à un partenariat international qui réunit des maisons d’opéra, des festivals, des institutions culturelles et diverses autres entités telles que la ville de Paris. Outre leurs masterclasses d’art lyrique, les chanteurs ont également bénéficié d’ateliers pour « affiner leur profil artistique et mieux partager leurs activités à travers les réseaux sociaux ». Ils ont par ailleurs participé à une conférence à Sciences Po, dès le premier jour de leur séjour parisien, sur le sujet « Faire entendre d’autres voix dans notre monde ». Après une première prestation au premier étage de la tour Eiffel, le 17 avril, les participants se sont à nouveau produits lors du concert de clôture, le 20 avril, à l’emblématique Cité universitaire.

ROXANE BORDE

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