CD / DVD / Livres Verdi : La traviata (Opus Arte)
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Verdi : La traviata (Opus Arte)

28/01/2020

Pour ses 25 ans d’âge, troisième publication en DVD de la production de Richard Eyre pour le Covent Garden, trop sage, mais belle à l’œil (voir O. M. n° 63 p. 83 de juin 2011). Après Angela Gheorghiu, en 1994 (Decca) et Renée Fleming, en 2009 (Opus Arte), Ermonela Jaho y fêtait, en janvier 2019, sa quelque 230e incarnation de Violetta.

Dans un meilleur contexte qu’à Vérone, en 2011, sous étiquette Arthaus Musik (voir O. M. n° 114 p. 83 de février 2016), c’est un accomplissement, avec ce personnage à son zénith, considérablement mûri et intériorisé, et dont le masque émacié, au III, défie le maquillage. Dans ses raucités, mais avec toujours d’ineffables piani et un phrasé superlatif, l’actrice fascine et bouleverse, rendant compte admirablement des facettes contrastées du rôle.

Plus encore que le III, qui continue de frôler le mélodrame, l’introspection de «  Ah, fors’è lui », puis le long dialogue avec Germont père, conduits avec une éblouissante maîtrise, permettent, plus que jamais, d’évoquer l’ombre de Maria Callas.

En bonne forme, l’Alfredo pas tout à fait assez rayonnant de Charles Castronovo n’est pas à ce niveau, l’insuffisance de la direction d’acteurs le limitant à trop d’attitudes et de gestes de convention, qui gênent particulièrement dans les duos.

Placido Domingo est, en revanche, tout naturellement Giorgio Germont – avec l’âge vocal sensible, pourtant, du « malcauto vegliardo », comme il se décrit au III.

Un environnement correct, mais seulement ordinaire, complète. Et l’orchestre, sous la baguette d’Antonello Manacorda, suit l’héroïne, modestement. Mais, pour elle seule, l’archivage s’impose !

FRANÇOIS LEHEL

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