Olga Peretyatko (Violetta Valéry) – Christina Daletska (Flora Bervoix) – Deniz Uzun (Annina) – Atalla Ayan (Alfredo Germont) – Simone Piazzola (Giorgio Germont) – Emiliano Gonzalez Toro (Gastone de Letorières) – Tom Fox (Barone Douphol) – Konstantin Wolff (Marchese d’Obigny) – Walter Fink (Dottore Grenvil)

Balthasar-Neumann-Ensemble & Chor, dir. Pablo Heras-Casado. Mise en scène : Rolando Villazon. Réalisation : Nele Münchmeyer (16:9 ; stéréo : PCM ; DTS 5.1)

1 DVD Cmajor 733708

« Une production parfaite où tout concorde » : même si, forcément, le regard rapproché des caméras modifie les perspectives, cette Traviata du Festival de Pentecôte 2015, à Baden-Baden, reste conforme à nos souvenirs (voir O. M. n° 108 p. 44 de juillet-août).

Libre variation autour de l’univers du cirque, faisant interagir paillettes, fantaisies et vertiges morbides, entre rêve et réalité, le projet de Rolando Villazon se laisse réexaminer sans révéler de faille. Certes, l’acte II, plus difficile à extirper d’un certain réalisme terre à terre, fonctionne moins bien. Mais, globalement, la pertinence de cette lecture inattendue continue à s’imposer.

Dans l’absolu, il s’agit toujours du placage d’un argument ne respectant que d’assez loin le texte du livret mais, par rapport à beaucoup d’expériences de « Regietheater », la cohérence reste conservée. Et même si, parfois, dans le contexte impitoyable d’une captation filmée, l’essoufflement guette, il y a toujours une très belle image pour venir relancer l’intérêt.

Le dédoublement entre Violetta et une acrobate trapéziste permet, en particulier, quelques superbes envolées poétiques. Villazon n’est peut-être pas un grand professionnel de la mise en scène, mais la sensibilité qu’il sait partager n’est certainement pas à dédaigner.

Jolie distribution aussi, la Violetta d’Olga Peretyatko, un peu miniaturisée par la vaste salle de Baden-Baden, gagnant beaucoup à être vue de près. Pas tout à fait l’envergure du rôle, et souvent une tendance à chanter un rien trop bas, mais le personnage tient la route. Alfredo juvénile, bien chantant, d’Atalla Ayan, et Germont en superbe voix, lui aussi assez jeune d’allure (là, c’est moins vraisemblable), de Simone Piazzola.

Seconds rôles soigneusement choisis et belle direction d’orchestre de Pablo Heras-Casado, bien que la prise de son atténue un peu les particularités du Balthasar-Neumann-Ensemble.

Même dans un environnement vidéo très concurrentiel, cette Traviata ne fera double emploi avec aucune autre.

LAURENT BARTHEL

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