Frédéric Roels. © MICHAËL ET CÉDRIC STUDIO DELESTRADE

Le 14 octobre, avec un concert symphonique, puis le 15, avec une nouvelle production de Peter Grimes, mise en scène par Frédéric Roels, son directeur, l’Opéra Grand Avignon, inauguré en 1847, rouvre ses portes au public, après quatre ans de travaux de rénovation. Mehdi Mahdavi est allé, le 7 septembre dernier, visiter le bâtiment en avant-première.

Inévitablement, le budget initial a été – raisonnablement – dépassé, faisant grimper l’enveloppe globale jusqu’à 19,5 millions d’euros. Et les travaux de rénovation du bâtiment historique de l’Opéra Grand Avignon, fermé depuis juin 2017, ont duré – bien – plus longtemps que prévu : la réouverture, d’abord annoncée pour novembre 2019, n’aura finalement lieu que le 14 octobre 2021. Imposant un arrêt forcé de plus de trois mois et une reprise nécessairement progressive, la pandémie n’y a certes pas été pour rien. Mais la crise des « gilets jaunes », obligeant, pendant dix-sept samedis consécutifs, à un repli complet du chantier – avec les surcoûts qu’une telle opération a pu engendrer – n’a pas, non plus, aidé à tenir les délais d’origine.

Il aura donc fallu un peu plus de quatre ans pour rendre à l’édifice de la place de l’Horloge tout son lustre, et bien plus encore. En effet, force est de constater, en prenant la mesure des réalisations effectuées sous le contrôle du conservateur régional des Monuments historiques, que le jeu en valait la chandelle. Tant dans les espaces publics qu’en coulisse, grâce à une réhabilitation – confiée à l’agence d’architecture Fabre & Speller, spécialisée dans les théâtres, dont le Mariinsky de Saint-Pétersbourg –, soucieuse à la fois de la sauvegarde et de la mise en valeur des éléments historiques, que des mises aux normes indispensables pour transformer des installations techniques censément désuètes – les précédents travaux remontaient à 1978 – en un outil de production moderne et performant.

Derrière une façade à nouveau immaculée, dont les sculptures, pour certaines sévèrement dégradées, ont été minutieusement restaurées, le hall d’entrée apparaît métamorphosé. « L’espace a été totalement repensé, explique Gilles Bernardon, ingénieur bâtiment à la communauté d’agglomération du Grand Avignon, en charge du projet. Il faut bien imaginer que le plafond à caissons, qui a été restitué, était dissimulé par du placoplâtre. Le sol, aujourd’hui en terrazzo, était recouvert de moquette, et le centre était occupé par une banque d’accueil en fer à cheval, autour de laquelle il était impossible de circuler, obligeant les spectateurs à attendre dehors, même par mauvais temps. Pour donner à cet espace un peu de prestige, et même simplement du volume, la billetterie a été déplacée vers la coursive de l’orchestre, dont le centre a été ouvert. »

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