© MARCO BORGGREVE

Depuis combien de décennies n’avait-on plus représenté La Reine de Chypre d’Halévy et Le Timbre d’argent de Saint-Saëns ? Progressivement tombé dans l’oubli, tout un pan du répertoire français du XIXe siècle refait surface, en grande partie grâce aux efforts du Palazzetto Bru Zane. Opéra Magazine donne la parole à Hervé Niquet et François-Xavier Roth, les deux chefs convoqués pour cette double résurrection.

Quand vous avez fondé votre orchestre Les Siècles, que vous allez diriger dans Le Timbre d’argent de Saint-Saëns, à l’Opéra-Comique, l’opéra faisait-il partie de vos priorités ?

Pas obligatoirement. En fait, cette formation est née autour d’un projet particulier, mais sans cahier des charges. Les musiciens et moi souhaitions un ensemble sur instruments d’époque, pour interpréter la musique romantique française du XIXe siècle ; aller vers l’opéra a tout naturellement pris sens. Nous nous sommes retrouvés dans la fosse de la Salle Favart pour Lakmé et Les Brigands d’Offenbach. Nous avons également joué beaucoup de pièces vocales, des cantates comme La Damoiselle élue de Debussy, Velléda de Dukas, des pages de Massenet, Berlioz, Bizet, Lalo… La richesse musicale de la France à cette époque est exceptionnelle !

À combien de productions participez-vous chaque année ?

Nous n’en faisons que très peu, le plus souvent une, au maximum deux, car mon activité à la tête d’autres orchestres m’empêche d’aller au-delà. Une production lyrique est très prenante, mobilisant les participants pendant plusieurs semaines, entre le temps des répétitions et les représentations. Les Siècles est un ensemble constitué d’intermittents, entre soixante-dix et soixante-quinze instrumentistes ; le noyau dur, qui était à mes côtés à la création, est toujours là. Nous donnons une soixantaine de concerts par an et ne pouvons raisonnablement pas faire plus.

Comment l’idée d’un opéra oublié de Saint-Saëns est-elle née ?

Elle est venue de moi, du moins en partie. Quand Olivier Mantei, le directeur de l’Opéra-Comique, m’a demandé quelle œuvre j’aimerais diriger pour la saison de réouverture de la Salle Favart, j’ai aussitôt pensé à Saint-Saëns. On ignore une grande partie de sa production, notamment dans l’univers lyrique, et ma curiosité m’a poussé à aller y regarder de plus près. Ce que j’ai découvert m’a fasciné, et je me suis demandé pourquoi Massenet était passé au travers des modes, et pas lui.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 129

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