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Kurt Moll

26/04/2017
Osmin au Metropolitan Opera de New York. © THE METROPOLITAN OPERA ARCHIVES

Le 5 mars dernier, la célèbre basse allemande nous a quittés, après une longue et cruelle maladie. Retiré des scènes depuis dix ans, Kurt Moll continuait, en revanche, à occuper une place particulière dans le cœur de nombreux mélomanes ayant eu la chance de le voir en scène et/ou d’entendre ses nombreux enregistrements. Le meilleur Osmin et Baron Ochs de la discographie de Die Entführung aus dem Serail et Der Rosenkavalier méritait bien qu’Opéra Magazine lui consacre quatre pages !

Kurt Moll était, d’abord, une voix. De vraie basse profonde, puissante, au grave généreux, mais également dotée d’un aigu percutant et d’une technique lui permettant de soutenir les vocalises les plus tarabiscotées. C’était, ensuite, un grand comédien, tant dans sa manière de dire les textes que d’évoluer en scène, en captant l’attention du spectateur sans jamais céder à la facilité, ni à l’histrionisme. Avec de tels dons dans sa besace, deux emplois lui tendaient les bras, dans lesquels il demeure à ce jour insurpassé : Osmin dans Die Entführung aus dem Serail et Ochs dans Der Rosenkavalier.

Ces deux personnages, on le sait, offrent aux interprètes d’innombrables occasions d’en rajouter dans la méchanceté, la mesquinerie et la vulgarité, au risque de basculer dans la caricature, voire le grotesque. L’Osmin de Kurt Moll ne manquait certes pas de noirceur, ni de vis comica ; mais la faconde ne s’abîmait jamais dans la trivialité et le geôlier mi-balourd, mi-sadique préservait la noblesse de sa ligne de chant en toutes circonstances. De même, son Baron, tout rustaud et infatué de lui-même fût-il, demeurait un aristocrate – un « Ochs auf Lerchenau » ! –, y compris dans les situations les plus ridicules.

Sur le plan vocal, inutile de préciser que les triolets et les trilles de l’air du troisième acte de Die Entführung aus dem Serail (« Ha, wie will ich triumphieren ») tombaient parfaitement en place, avant un ré grave final proprement abyssal. Quant au mi grave de la fin du deuxième acte de Der Rosenkavalier, il retentit encore dans nos oreilles près de quarante ans après l’avoir entendu pour la première fois, au Grand-Théâtre de Bordeaux, tenu sans effort pendant six mesures, tandis que le rideau tombait.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 128

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