Henri Sellier en Raoul. © COLLECTION JOSÉ PONS

On finissait par ne plus y croire ! Le 28 septembre, le chef-d’œuvre de Meyerbeer fera son retour à l’Opéra de Paris, théâtre de sa naissance, après 82 ans d’absence. Une réhabilitation attendue, surtout après les tentatives réussies de Berlin, Bruxelles ou Strasbourg, ces dernières années, et une manière, pour la première scène nationale, de renouer avec l’un des fleurons de son répertoire, représenté pas moins de 1 120 fois entre 1836 et 1936. Sur le plateau de l’Opéra Bastille, la distribution réunira Lisette Oropesa, Ermonela Jaho, Karine Deshayes, Bryan Hymel, Florian Sempey… Michele Mariotti sera au pupitre et Andreas Kriegenburg fera ses débuts de metteur en scène in loco.

L’énorme succès remporté, le 21 novembre 1831, par la création de Robert le Diable, à l’Académie Royale de Musique (Salle Le Peletier), propulse Giacomo Meyerbeer au tout premier rang des compositeurs de son temps. Poursuivant les approches fondamentales d’Auber, avec La Muette de Portici (1828), et de Rossini, avec Guillaume Tell (1829), tout en précédant de peu Halévy (La Juive, 1835), le musicien d’origine allemande impose un style nouveau, celui du « grand opéra » historique à la française.

Dès octobre 1832, conscient de l’attente du public, il signe un contrat avec Louis-Désiré Véron, directeur-entrepreneur de l’Opéra de Paris, pour la composition d’un nouvel ouvrage, sur un livret d’Eugène Scribe (et, peut-être, d’Émile Deschamps). Le choix se porte sur un sujet inspiré par la fatale nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), épisode historique alors très en vogue au théâtre, en déclinaison de la publication, en mars 1829, de la Chronique du règne de Charles IX de Prosper Mérimée. Meyerbeer se montrant particulièrement sensible aux problématiques religieuses, le conflit entre catholiques et protestants ne peut que l’attirer. Plusieurs titres sont, dans un premier temps, avancés (La Saint-Barthélemy, Léonore, Valentine), avant que ne soit retenu celui des Huguenots. La gestation s’avère assez longue et ponctuée de nombreux retards, mais le compositeur, fort d’un livret d’une grande force dramatique, trouve matière à satisfaire son imagination musicale débordante, faite de contrastes et de recherches harmoniques très personnelles.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 142

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