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Lorin Maazel

26/02/2015

Disparu le 13 juillet, à l’âge de 84 ans, le chef américain était l’un des derniers géants de la baguette nés avant la Seconde Guerre mondiale.

98_in_memoriam_-_Lorin_Maazel2Quelle est l’image de Lorin Maazel que la postérité retiendra ? En priorité : le surdoué, doté d’une technique virtuose, d’une oreille infaillible et d’une mémoire hors du commun (à en croire de nombreux musiciens d’orchestre, il surclassait tous ses confrères sur ce triple plan). Elle est indissociable de celle de l’enfant prodige, dirigeant son premier orchestre à l’âge de 8 ans, partageant l’affiche avec le légendaire Leopold Stokowski à 9, invité par Arturo Toscanini à la tête du NBC Symphony à 11, et faisant ses débuts avec le New York Philharmonic à 12 !
Deuxième instantané : le chef ­globe-trotter, déployant une activité phénoménale aux quatre coins du monde, aussi bien à l’opéra que dans l’univers symphonique, malgré les lourdes responsabilités liées aux différents postes de direction qu’il occupa (et cumula parfois) au cours de sa carrière, entre autres à l’Orchestre National de France, au New York Philharmonic, au Cleveland Symphony, au Staatsoper de Vienne et au Palau de les Arts de Valence. Pour compléter le portrait : l’un des chefs les plus chers du monde (un salaire annuel de 2 millions d’euros a été évoqué à Valence), au caractère ombrageux (il prit très mal le choix de Claudio Abbado pour succéder à Herbert von Karajan à la tête du Philharmonique de Berlin, alors qu’il avait fait activement campagne pour obtenir le poste), au tempérament autocratique (régulièrement dénoncé par les musiciens d’orchestre) et à la détermination implacable (pour convaincre le Covent Garden de Londres de créer son premier opéra, 1984, il finança lui-même le projet, à hauteur de 500 000 euros).
Car Lorin Maazel n’était pas seulement chef d’orchestre, c’était aussi un violoniste de talent (membre du Pittsburgh Symphony et du Fine Arts Quartet dans sa jeunesse) et un compositeur actif (essentiellement dans les quinze dernières années de sa vie). Bref, un homme-orchestre et un démiurge qui, comme toutes les personnalités de ce type, était capable du meilleur comme du pire, en termes de résultats artistiques.

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