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Saint-Saëns, pionnier du « septième art »

28/01/2021

Entamé avec l’opéra Frédégonde, dans notre numéro de janvier, notre « feuilleton » Saint-Saëns, à l’occasion du centième anniversaire de la disparition du musicien, se poursuit avec une œuvre ni théâtrale, ni vocale, qui entretient pourtant des liens subtils avec l’univers de la représentation. Il s’agit de la musique d’accompagnement écrite pour le film muet L’Assassinat du duc de Guise, en 1908, date marquante dans l’histoire du « septième art », puisque c’était la première fois qu’un compositeur de grand renom travaillait sur commande pour le cinéma.

C’est la rencontre d’un septuagénaire encore vert et d’un adolescent à l’avenir incertain. En 1908, Camille Saint-Saëns a 73 ans et, derrière lui, une carrière couronnée d’immenses succès. Né devant un public payant, treize ans plus tôt, le cinéma est certes plein de promesses, mais pour nombre de beaux esprits férus de culture, il n’est guère qu’une distraction à peine fréquentable. L’Assassinat du duc de Guise, sujet noble s’il en est, va jeter un pont entre deux mondes, entre deux siècles.

Depuis la présentation du premier programme des frères Lumière, le 28 décembre 1895, au Salon Indien du Grand Café, à Paris, ce que l’on hésite encore à qualifier de « septième art » n’en finit pas de gagner de nouveaux amateurs, surpris tout d’abord, puis très vite séduits par cette invention collant si bien aux mouvements de la vie. Spectacle forain dans bien des cas, il ne rechigne pas à « viser bas », en privilégiant de courts sujets attirant la franche rigolade, les larmes parfois et, autant que possible, l’étonnement du public. On aurait tort, pourtant, de ne voir dans ces débuts que des attractions grotesques, dénuées de toute recherche savante.

Les premières salles spécialisées s’ouvrent. Ce que l’on connaît aujourd’hui des œuvres de Louis Lumière, de Georges Méliès, de Ferdinand Zecca ou, en Angleterre, de « l’école de Brighton » prouve que l’horizon s’élargit très tôt dans ce domaine. Sortant des studios de fortune, des opérateurs découvrent le monde et l’absence de paroles n’empêche en rien la recherche de sujets nobles, voire littéraires. Seule une technique encore débutante semble briser les ambitions. Si, à l’Exposition universelle de 1900, le cinéma a sa place parmi les inventions nouvelles, pour beaucoup de ceux qui le découvrent alors, ce n’est guère qu’une curiosité, dont on n’attend pas grand-chose. Aucun écrivain, aucun acteur, aucun décorateur, pour peu qu’ils aient quelque assise, ne songeraient à se mettre à son service.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 169

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