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Encore un chef français bien peu prophète en son pays, auquel deux des plus grandes cantatrices de notre époque, Diana Damrau et Angela Gheorghiu, viennent de faire appel pour leurs nouveaux récitals, publiés cet automne chez Warner Classics & Erato !

Être chef d’orchestre a-t-il été un rêve d’enfant ?

Le chemin a été long, même si, enfant, j’ai contracté le virus de la musique, mais aussi de la scène, en participant aux chœurs de l’Opéra de Strasbourg, ma ville natale. Alain Lombard en était le directeur, et je me souviens, en particulier, d’une Turandot mise en scène par Jean-Pierre Ponnelle. Une vraie révélation, qui a décidé de toute ma vie ! J’ai su que ma place était là. Je suis alors entré au Conservatoire de Strasbourg, en musique et en art dramatique. Puis, après le bac, comme mes parents ne voulaient pas pour moi d’une vie de saltimbanque, je suis parti à Paris faire des études « sérieuses » : d’abord hypokhâgne et khâgne au lycée Fénelon, puis histoire et philosophie à la Sorbonne. De retour à Strasbourg, je suis entré à l’Opéra National du Rhin, là où tout avait commencé : j’y rédigeais des articles pour les programmes, mais surtout, j’étais assistant metteur en scène, le métier que je voulais faire.

Vous êtes pourtant devenu chef d’orchestre…

Petit à petit, je me suis aperçu que cela m’intéressait davantage ! J’en ai discuté un jour avec Spiros Argiris, de passage à Strasbourg, et il m’a proposé de devenir son assistant. Je l’ai suivi pendant des années, notamment au « Spoleto Festival USA » de Charleston, dont il était le directeur. C’est là que j’ai fait mes débuts de chef de fosse, en 1990, dans Le nozze di Figaro, avec Renée Fleming en Comtesse. Puis j’ai moi-même dirigé ce festival, pendant dix ans. Une autre rencontre fondamentale a été celle de Seiji Ozawa, dont j’ai été l’assistant à l’Opéra National de Paris sur Tosca. J’ai tout appris d’eux, Spiros pour le côté intellectuel de la musique, Seiji plus pour le côté intuitif et physique, animal presque, de la direction : deux approches complémentaires !

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 133

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