En poste depuis 2009, le directeur artistique du Capitole quittera ses fonctions à la fin de la saison en cours, pour devenir directeur général du Teatro Municipal de Santiago du Chili, en remplacement d’Andrés Rodriguez.

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© PATRICE NIN


La nouvelle saison du Théâtre du Capitole s’est ouverte avec Il prigioniero et Le Château de Barbe-Bleue, deux opéras que l’on n’a pas l’habitude de voir regroupés. Pourquoi ce choix ?

C’est un fil que j’ai accroché dès ma première saison ici : en mars 2010, j’ai présenté Erwartung et Pierrot lunaire, conjointement avec La Voix humaine. Je me suis efforcé depuis d’installer de manière volontariste le répertoire du XXe siècle, en affichant régulièrement des ouvrages de compositeurs majeurs, que le public toulousain n’avait pas pu voir encore. C’est également une façon, en les replaçant dans un cadre contemporain, de confronter deux types d’écriture musicale. Ainsi, même si Bartok et Dallapiccola présentent de nombreuses différences, je pense que de leur rapprochement peuvent naître des réflexions essentielles sur ce qu’est le théâtre lyrique, sur ce qu’a été son évolution au cours du dernier siècle et aussi sur la façon de l’interpréter aujourd’hui.

Dans la plaquette de présentation de cette nouvelle saison, vous vous interrogez sur ce que doit être la voie suivie par un directeur de théâtre (« chemin de traverse ou sentier de grande randonnée ? »). Quel est, sur ce point, votre choix personnel ?

L’un ne va pas sans l’autre ! À force d’être pratiqués, les chemins de traverse peuvent devenir des sentiers de grande randonnée ; c’est un processus de longue haleine, qui s’effectue pas à pas. Le répertoire doit toujours bénéficier d’une place de choix : Rigoletto, Le nozze di Figaro, L’Italiana in Algeri et Faust sont ainsi à l’affiche des prochains mois. À côté, Les Caprices de Marianne de Sauguet et Les Fêtes vénitiennes de Campra ouvrent incontestablement des horizons différents. Et puis, il y a aussi tout ce qui se rattache à la musique contemporaine. Je suis fier, au cours de ces dernières années, d’avoir contribué à la création, au Théâtre du Capitole, d’ouvrages lyriques nouveaux : Les Pigeons d’argile de Philippe Hurel, L’Aire du dire de Pierre Jodlowski, Massacre de Wolfgang Mitterer, Polieukt de Zygmunt Krauze, Written on Skin de George Benjamin…

Le public vous a-t-il suivi dans cette démarche ?

Je le crois. Les abonnements ont progressé, ne serait-ce que parce que nous avons mis en place des formules permettant d’effectuer un premier choix parmi les spectacles à l’affiche. Or, je me rends compte qu’au fil des saisons, l’intérêt pour les ouvrages de notre époque n’a fait que s’accroître. Même si le public est fortement attaché aux opéras de Verdi et Mozart, la curiosité envers la création contemporaine existe aussi !

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