© FLORENCE DE MEYER

Né en Belgique. Metteur en scène de formation. Attaché à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège jusqu’en 2009, d’abord en tant que régisseur des chœurs, puis dramaturge et adjoint à la direction artistique. Directeur général et artistique de l’Opéra de Rouen Normandie, de 2009 à 2017. Directeur des opérations artistiques du Royal Opera House de Mascate, de 2018 à 2020. Nommé directeur de l’Opéra Grand Avignon, le 6 décembre 2019. 

Après votre mandat à l’Opéra de Rouen Normandie, vous avez été, à partir de 2018, directeur des opérations artistiques du Royal Opera House de Mascate (ROHM), au sultanat d’Oman…

J’avais coproduit, avec Mascate, une Norma donnée d’abord à Rouen, en septembre-octobre 2017, puis reprise au sultanat, en février 2018. J’avais donc œuvré avec Umberto Fanni, directeur général et artistique du ROHM. Lorsqu’il m’a signalé qu’un poste allait se créer, j’ai postulé et j’ai été choisi. Cette parenthèse de deux ans dans ma carrière essentiellement européenne a été originale et atypique, en même temps qu’un enrichissement humain exceptionnel. J’ai trouvé là-bas une écoute exemplaire, des gens attentifs aux autres ; le temps semble s’y écouler plus lentement, donc les relations humaines peuvent s’épanouir au mieux.

Les moyens dont dispose le ROHM sont impressionnants…

Les artistes du monde entier s’y produisent. J’y ai côtoyé Myung-Whun Chung, Juan Diego Florez, Placido Domingo, Valery Gergiev. La programmation est d’une rare diversité ; elle vient du Japon, d’Australie, de Chine, et pas d’une sphère très localisée.

En décembre 2019, vous avez été nommé à la tête de l’Opéra Grand Avignon. Pourquoi aviez-vous posé votre candidature précisément dans cette ville ?

C’est, en quelque sorte, l’occasion qui a fait le larron. J’ai un rapport très fort avec Avignon et ses alentours, c’est comme ma région de cœur. L’Opéra Grand Avignon a une belle histoire : théâtre de création lyrique, il possède son propre ballet, ses chœurs, un orchestre associé, un atelier de costumes, donc des forces artistiques permanentes, sur lesquelles on peut s’appuyer. Nous ne sommes pas dans un lieu qui se contente de faire de l’accueil.

Mais compte tenu des événements actuels liés à la crise sanitaire, vous prenez vos fonctions dans des conditions très particulières !

Les difficultés sont réelles, et sont partout ; il va donc falloir s’adapter. J’ai toujours un regard optimiste : cette crise nous oblige à interroger nos habitudes, à imaginer de nouveaux projets, à travailler à des échelles différentes, et peut-être à faire en sorte qu’il y ait davantage de solidarité entre les artistes et les institutions. Je ne suis pas devin, hélas ! Je sais qu’au départ, il faudra accepter que la jauge des salles soit réduite.

Quand l’Opéra regagnera-t-il son site historique ?

Les travaux ont pris un peu de retard, à cause de l’épidémie, mais la réouverture est prévue fin janvier 2021. Jusque-là, nous continuerons à utiliser l’Opéra Confluence, un lieu plus ouvert, où l’on peut espacer davantage les musiciens et les interprètes.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 164

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