© OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE/VINCENT ARBELET

Le nouveau directeur général de l’Opéra National de Lorraine ouvre sa première saison, le 14 octobre, avec Sigurd de Reyer, programmé par son prédécesseur, Laurent Spielmann. À partir de janvier, tout sera de son initiative, avec Haendel, Mozart, Rossini et Prokofiev au menu.

À 34 ans, vous êtes, sauf erreur, le plus jeune directeur d’opéra de France. Avez-vous conscience d’être au premier rang d’une nouvelle génération ?

Bien sûr ! C’est parfois intimidant mais, en même temps, inévitable. L’enjeu est important, de même que la responsabilité qui va avec. Le fait que Nancy ait le label « Opéra National » accroît cette responsabilité. Cela dit, si l’on regarde les gens en poste actuellement, certains ont aussi commencé très jeunes ; lorsque Stéphane Lissner a été nommé directeur général du Châtelet, en 1988, il n’avait que 35 ans. L’essentiel, c’est d’accomplir sa tâche avec humilité.

La plupart des articles de presse vous concernant mettent d’abord en avant votre formation de gestionnaire…

Je suis effectivement sorti d’une grande école de commerce, l’ICN-ARTEM Business School de Nancy, qui propose un parcours croisé entre l’école des Beaux-Arts, la formation commerciale et le management, transversalité intéressante dans la mesure où elle se situe dans l’esprit de l’« Art nouveau », dont Nancy a été l’un des centres. Mais, parallèlement à cela, j’ai suivi des études musicales de percussions et de tuba, j’ai même joué dans des orchestres. J’avais aussi envie de partager des projets artistiques, donc ma question a été : « Comment réunir ces deux passions ? » C’est ce qui m’a amené à postuler à l’Opéra de Dijon auprès d’Olivier Leymarie, aujourd’hui directeur général de l’Ensemble Intercontemporain. J’en ai été le responsable administratif et financier, une étape essentielle pour apprendre à gérer une maison comme celle-ci.

Considérez-vous qu’un Opéra doit se gérer comme une entreprise ?

Avec la différence que ce n’est pas une entreprise comme une autre ! Vous ne pouvez pas appliquer les mêmes méthodes que dans une usine textile ou un hôpital. Il faut procéder à des ajustements, des adaptations. Avoir été moi-même artiste me permet de comprendre leurs préoccupations, de tracer une trajectoire, aussi bien pour les permanents que pour les invités.

Quel est votre rôle exact dans l’organigramme de l’Opéra ?

Comme directeur général, je suis responsable administratif et artistique, avec un mandat de trois ans renouvelable. Cela dit, dans le projet que j’ai présenté, la partie administrative occupait une page sur quarante ! Notre budget – qui vient en grande partie de la Ville de Nancy, et que complètent la Région Grand Est et l’État – est d’environ 15 millions d’euros, ce qui est le plus petit budget d’un Opéra National, mais Laurent Hénart, le maire de Nancy, a soutenu mon projet et j’ai l’assurance d’une certaine stabilité.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 154

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