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Fondateur de l’orchestre Le Balcon, le jeune chef français le dirigera pour la création lilloise du troisième opéra d’Arthur Lavandier, le 6 novembre. Le Premier Meurtre sera pour lui l’occasion de tester de nouvelles manières de sonoriser les instruments, l’une de ses passions.

L’une des marques de fabrique de l’orchestre Le Balcon est la sonorisation…

Certes, mais je dirige de nombreux orchestres non sonorisés, et il arrive que Le Balcon donne, lui aussi, des concerts acoustiques ! Quand nous avons créé Le Balcon, nous voulions réaliser une utopie : celle d’entendre la musique que nous aimions et de la jouer comme nous le voulions, en révélant des choses jusque-là cachées. Des questions se sont posées immédiatement, concernant l’interprétation, l’éloignement et la proximité, le placement des instruments dans l’espace, etc. Pour Ariadne auf Naxos, à -l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, nous avons fait le pari d’un orchestre éclaté ; pour les Vêpres de la Vierge de Monteverdi, en la basilique Saint-Denis, nous avons reconstruit des espaces différents en fonction de chaque mouvement. Nous avons aussi interprété des œuvres avec l’orchestre réparti autour du public.

Sans doute mais, au fond, n’y a-t-il pas plus d’étrangeté dans un timbre instrumental que dans tout l’appareillage d’une sonorisation ?

L’électroacoustique ne promet pas l’inouï. D’ailleurs, la musique ne promet rien, elle se transforme, elle évolue, elle se conduit comme une éponge, à l’image de son environnement. L’univers sonore est toujours en mouvement, et je suis passionné par ce que l’on peut faire avec les nouvelles technologies. L’instrumentarium occidental qui nous a été légué ne correspond qu’à une toute petite partie de la musique écrite par l’humanité. Berlioz concevait déjà son orchestre comme une machine, et pas seulement comme un assemblage de timbres et de couleurs. L’influence des premiers instruments électriques a marqué Ravel : voyez, par exemple, l’effet d’onde produit par les flûtes dans La Valse. On a là les prémices de ce qu’imaginera Varèse avec les sirènes. Et, plus tard, Stockhausen ou Michaël Levinas ont fait de vraies trouvailles avec le son électronique, qui se mélange au son acoustique ou s’en dissocie.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 122

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