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Le 9 octobre, pour le premier opéra mis en scène de la saison 2021-2022, le directeur général du TCE a programmé une reprise de Pelléas et Mélisande, dans la production d’Éric Ruf, créée en 2017. Suivront Eugène Onéguine, La Vie parisienne, Cosi fan tutte et Giulio Cesare.

Comment la réouverture du Théâtre des Champs-Élysées s’est-elle déroulée, au printemps 2021 ? Étiez-vous euphorique, confiant, prudent ?

Content d’avoir pu mener la nouvelle production de La sonnambula jusqu’à son terme, après six semaines de travail sans cas Covid, avec beaucoup de mesures de précaution ! Mais je reste extrêmement attentif à ce qui va se passer à la rentrée (1), en espérant que nous n’aurons pas le même désenchantement que cet été. Le public a suivi, mais la mise en place du pass sanitaire a été très compliquée. Nous n’étions que trois salles, avec la Philharmonie et l’Opéra National de Paris, à y avoir recours, le Théâtre du Châtelet ayant fait le choix de maintenir sa jauge en dessous de mille places. Beaucoup de spectateurs ont demandé à se faire rembourser – ce qui était une obligation légale, puisque cette condition du pass sanitaire n’existait pas au moment de l’achat. Il a aussi fallu faire face à un certain nombre de mécontents. Cette situation a demandé beaucoup de travail aux chargés des relations avec le public. Et nous avons dû embaucher du personnel pour contrôler le pass. Les conditions édictées par le ministère des Solidarités et de la Santé se sont révélées assez contraignantes, puisque tout le monde n’avait pas la chance d’avoir reçu sa deuxième dose de vaccin depuis quatorze jours – il fallait donc un test de moins de quarante-huit heures, et beaucoup de gens ne comprenaient pas pourquoi il n’était plus valide, alors qu’ils l’avaient effectué l’avant-veille. Dans ces conditions, auxquelles s’ajoutait le maintien de la distanciation sociale, levée au 1er juillet, nous avons perdu 30 à 40 000 euros par représentation d’opéra !

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur les finances du TCE ?

Roselyne Bachelot l’a souvent dit, la culture a été très aidée. Le Centre National de la Musique (CNM) a pris en charge une partie du manque à gagner, en tout cas sur la première partie de la saison 2020-2021, puisque nous avons eu la chance d’ouvrir deux mois, en septembre et en octobre 2020, à 50 % de la jauge. Mais cette indemnisation était plafonnée à 250 000 euros, pour pouvoir être accordée à un maximum de structures, alors que nous avions perdu 2 millions d’euros de recettes ! Néanmoins, avec les différentes aides et l’activité partielle, les finances ne sont pas aussi catastrophiques que je pouvais le craindre, en octobre 2020. D’autant qu’après en avoir discuté avec Jean-Baptiste Thiellay, le président du CNM, le plafond a été doublé. Il faut bien se rendre compte qu’en jouant devant une salle vide, les coûts sont les mêmes qu’avec un taux de remplissage maximal…

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