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Lucia di Lammermoor à San Francisco. © CORY WEAVER/SAN FRANCISCO OPERA

Après la nouvelle production d’Eliogabalo, en début de saison, au Palais Garnier, la jeune soprano américaine participe à la reprise de Die Zauberflöte à la Bastille, jusqu’au 7 février, puis à celle de Rigoletto, du 27 mai au 27 juin.

Ce soir, c’est la dernière représentation d’Eliogabalo, œuvre ultime de Francesco Cavalli, représentée pour la première fois en France. Nous sommes au Palais Garnier et le rideau se lève dans moins de trois heures. Nadine Sierra y incarnera Flavia Gemmira, l’une des proies de l’empereur séducteur. Toutefois, nulle trace de tension n’est perceptible dans le comportement de la soprano américaine. Tandis que certaines chanteuses s’isolent et refusent de parler avant de monter sur scène, la musicienne reçoit dans sa loge, détendue et pleinement disponible pour réaliser l’entretien et raconter son parcours.

Sur les pas d’une grand-mère qui aurait rêvé de devenir cantatrice, la petite Nadine entonne les tubes des dessins animés de Walt Disney et du music-hall, dès sa plus tendre enfance. À 6 ans, elle manifeste le souhait de prendre des cours de chant, mais sa mère conditionne sa réponse à un engagement sérieux de sa fille dans la discipline. Ainsi, il ne se passera pas un jour, entre ce moment et ses 18 ans, où Nadine Sierra ne fera pas de vocalises.

À 10 ans, elle découvre, en vidéo, la production de Franco Zeffirelli de La Bohème, filmée au Metropolitan Opera de New York, en janvier 1982, avec Teresa Stratas et José Carreras. Elle se dit bouleversée par l’expérience et décide de devenir chanteuse d’opéra. Elle fréquente alors l’Alexander W. Dreyfoos School of the Arts de West Palm Beach, près de Miami. Elle y apprend la technique lyrique et se rappelle la curiosité avide avec laquelle elle dévorait les enseignements qui lui étaient proposés – alors qu’à 14 ans, elle était la plus jeune de sa classe.

Une précocité qui ne l’empêche pas de se produire au Palm Beach Opera et de faire ses débuts, à 16 ans, dans Hansel and Gretel. Un an plus tôt, elle s’était fait remarquer à la radio, en participant à l’émission « From the Top », qui révèle de jeunes talents au grand public. Elle y avait interprété « O mio babbino caro » de Gianni Schicchi.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 125

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